André Antonetti nous a quitté
André Antonetti nous a quitté ce lundi 13 avril 2020, emporté par le coronavirus, à l’âge de 88 ans. Le Laboratoire d’Optique Appliquée où il a passé toute sa carrière lui doit beaucoup, ayant profité de son enthousiasme contagieux et de sa vision de l’avenir. C’était un battant, un homme visionnaire au rayonnement chaleureux.
André est né en Corse et aimait ce pays où il a passé une partie de son enfance dans la maison familiale. Après des études à la Faculté des Sciences de Paris, il entre dans un laboratoire de l’Ecole polytechnique alors dans le quartier latin, le laboratoire du professeur Vignal. Ce laboratoire éclate lors du déménagement de Polytechnique à Palaiseau et la partie qui s’intéressait aux lasers, alors balbutiants, devient le Laboratoire d’Optique Appliquée, sous la double tutelle de l’Ecole polytechnique et de l’ENSTA qui l’héberge dans les locaux de la batterie de l’Yvette.
Au milieu des années 70, André Antonetti fonde avec Gérard Mourou le groupe des sciences ultrarapides. Après le départ de ce dernier à Rochester (USA) en 1977, c’est lui qui dirige cette petite équipe qui grossit avec l’arrivée de chercheurs venant de l’extérieur et apportant leur compétence dans des domaines variés (physique du solide, chimie, biologie, médecine…) tout comme avec l’apport progressif d’autres membres du LOA. Son sens de l’accueil chaleureux et sa capacité à animer un groupe y sont pour beaucoup.
Après le départ d’Alain Orszag, il devient le directeur du LOA, poste qu’il occupera jusqu’en septembre 1998 à son départ en (semi-)retraite. Il inspirera la stratégie du laboratoire vers des axes prometteurs et se démènera pour trouver les financements correspondants. Ce sera l’époque des premiers contrats européens. Il s’est aussi battu pour faire reconnaître la valeur du LOA dans le monde académique, malgré la suspicion (à l’époque) qu’apportaient les financements par contrats. Cela s’est traduit par une association à l’INSERM, puis au CNRS.
Ceux qui l’ont connu se rappellent sa porte ouverte à tous, son sens de l’écoute, les discussions devant un café, ses possibilités d’émerveillement, ses projets de collaborations internationales, l’attention qu’il a portée aux aménagements des sous-sols de la batterie pour en faire des salles d’expérience et aux constructions nouvelles et tant d’autres choses…
André avait un très grand sens de la famille. Le LOA présente ses condoléances à sa fille et ses deux fils, ainsi qu’à ses petits enfants. Les règles sanitaires ne nous permettront pas de l’accompagner vers sa dernière demeure, mais nos pensées seront avec lui.